Happy Birthday Sam !

Happy Birthday Sam !

Le projet Happy birthday Sam ! cherche à observer la famille comme lieu de construction de l’identité : que fait-on de ce que l’on nous transmet et que nous ne choisissons pas ? Qu’est – ce qui se poursuit à travers nous, malgré nous ?
Trente ans après le film de Sidney Lumet, cinquante ans après mai 68, interroge les rapports de l’intime au social et au politique. Quels regards, objectifs ou fantasmés, posent les quarantenaires d’aujourd’hui sur leur parents, leurs engagements, les évènements ? Qu’est-ce que des gens qui ont rêvé de changer le monde ont fait de leurs enfants ? Qu’est-ce que ces enfants font de leurs parents et de leur passé ? Que transmetteront-ils à leur tour ?

Quentin Laugier, distingué en 2016 par Artcéna pour son premier texte, écrit le texte original qui sert de support à la mise en scène. Ce jeune auteur de vingt-sept ans rencontre pleinement le travail de la compagnie, avec une écriture proche du cinéma et de ce que l’on pourrait nommer l’écriture « post-séries », pleine d’humour et de décalage, mêlant grotesque et érudition, intime et politique. Après avoir expérimenté l ‘écriture de plateau, Alexis Moati a ainsi souhaité travailler avec Quentin Laugier pour se confronter à une écriture contemporaine, offrant une structure moderne au récit, composée de flash back et de flash forward.

Happy birthday Sam ! est l’histoire de deux frères, l’un pianiste reconnu, l’autre marginal hypermnésique qui se retrouvent à la lumière du décès prochain de leur mère, ancienne militante d’extrême gauche recherchée toute sa vie par le gouvernement de son pays. Dans un décor qui sera la mémoire des traces du bonheur familiale mais aussi celui du crime ineffaçable des parents, la fratrie se confrontera à la disparition d’une génération faite d’utopie et se questionnera sur ce qui reste à transmettre à ceux qui viennent après et qui ont encore tout à construire.

On aime ses parents. Pour la plupart. Ses frères et soeurs aussi, si on en a. On se définit en fonction de sa place dans la fratrie. Complices ou non, peu importe : c’est la famille. La famille, d’ailleurs, a des frontières mouvantes, on les agrandit ou on les resserre. Les grands-parents, les neveux, les cousins germains. (…).
On participe à la vie de cette famille : anniversaires, naissances, décès, visites, repas dominicaux, fêtes religieuses, parfois à contrecoeur mais on le fait : c’est pour la famille. On aime la question « D’où viens-tu ? ». Généralement, on y répond avec plaisir. Soudain, on devient tronc, on évoque les racines, celles qui plongent dans la terre et nous stabilisent. On ne les voit pas mais on sait qu’elles sont là. On évoque les origines algériennes de maman, le 100% français de papa. (…).
La famille est une oasis. On s’y repose, on s’y réfugie, autour de nous le désert brulant et, soudain, c’est une source fraiche face à l’ardeur du reg. Parfois on y est bloqué, parfois elle nous isole du reste du monde. Car il y a la famille et le reste du monde. (…)
Sauf que la famille est un fantasme. Non pas que le concept en lui-même soit un fantasme mais la manière dont nous avons de l’appréhender est fait des fantasmes les plus denses. Parce qu’en fait les origines algériennes de ma maman ont révélé une ascendance de colonisateur sanguinaire qui lui ont fait porter le poids de la culpabilité toute sa vie, que le petit cousin, qui fait sensation avec son oreille absolue, se révèle être un descendant de Mozart malgré une lignée purement hispanique, que les concepts de la psychanalyse moderne sont mis à mal depuis que l’on a découvert que les traumatismes peuvent se transmettre dans les gènes, que les révoltes adolescentes entrainent dorénavant des révolutions qui changent la face du monde et que potentiellement mon père n’est pas mon père.
Miraculeusement ce fantasme, dans un moment de crise identitaire globalisée, rouvre le champ des questionnements et de la recherche d’un sens, un sens qui serait nouveau et total.
Où allons-nous à partir de là ?
Une seule solution pour y voir plus clair : démonter le concept et essayer de le remonter dans un autre sens. Comme lorsque l’on démonte un moteur pour comprendre comment il fonctionne. » Quentin Laugier

Avant d’entrer dans la chair du texte puis de répéter avec les comédiens, Alexis Moati immerge l’ensemble de la troupe dans le processus de création. Il s’agit de se saisir des grandes thématiques qui lui ont parues essentielles : le bonheur familial, l’activisme, la transmission, la musique. Ainsi pour la saison 2016/2017, un cadre de travail est fixé aux acteurs pour qu’ils puissent proposer des formes exploratoires courtes (les Free runs) à partir du thème qui leur sera confié, dans le cadre de la résidence de travail de l’artiste à l’a(e)ncre à la Gare Franche. C’est à partir de cette matière que le spectacle pourra s’élaborer.

Sujet 1 : Alexis Moati et Josef Amerveil : la transmission, à partir de la citation de Virginie Linhart, interroger la filiation, mai 68 et autres histoires plus ou moins personnelles.
Sujet 2 : Léna Chambouleyron et Sébastien Béraud : musique et silence, ce qui ne peut pas se dire se vit par la musique.
Sujet 3 : Fanny Avram et Carole Costantini : du militantisme à la lutte armée, travailler autour de la thématique de l’engagement politique et composer une petite forme sur le passage du militantisme à la lutte armée.
Sujet 4 : Pierre Laneyrie, Chloé Martinon et Thibault Pasquier : de(s)composition du bonheur en famille, composer une petite forme sur la représentation du bonheur familial au théâtre.
Sujet 5 : Quentin Laugier, avec Alexis Moati, Pierre Laneyrie, Chloé Martinon, Carole Costantini : « 215 Burlington road, Bridgeton, New Jersey », écrire un texte libre sur la maison, ce qui fait foyer.

Crédit photo : Vincent Beaume & Julien Piffaut

Vidéo

Distribution

Un projet de la Compagnie Vol Plané

Mise en scène Alexis Moati Texte Quentin Laugier

Avec Carole Costantini, Pierre Laneyrie, Lucas Lemaire, Chloé Martinon, Alexis Moati, Léopold Moati en alternance avec Silas Buttner

Scénographie Thibaut Vancraenenbroeck Assistanat à la mise en scène Thibault Pasquier

Création musicale Lena Chambouleyron

Création sonore Josef Amerveil Costumes Aude-Claire Amédéo assistée de Laure Ugheto Lumières Pascale Bongiovanni

Régie générale/plateau Manuel Butner Régie son Marie-Pascale Bernard Régie lumière Sébastien Sivade Construction du décor Atelier de la MCB° Maison de la Culture de Bourges, SN


Production

La création de Happy birthday Sam ! aura lieu le 28 septembre 2018 à l’Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône, producteur délégué, en coproduction avec la Gare Franche, maison d’artistes, théâtre et curiosités ; Le Merlan, Scène nationale de Marseille ; Théâtres en Dracénie, Scène Conventionnée dès l’enfance et pour la danse - Pôle régional de développement culturel ; Pôle Arts de la Scène - La Friche la Belle de Mai, Marseille ; MCB° Maison de la culture de Bourges, Scène nationale ; avec le soutien du Fond d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques ; D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur


 

Dossier de production

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