Solo

Solo

C’est une fiction.

C’est l’histoire d’Othello, chef de troupe en phase ascendante, qui a reçu carte blanche d’un Théâtre National pour monter un classique.
Mais « c’est quoi un classique ? », demande d’emblée Léna.
Non, il ne va pas monter un classique. Il va en monter trois ! Un « triptyque pharaonique » : Hamlet, Le Misanthrope et Le Roi Lear !

On va suivre l’aventure, des toutes premières répétitions avec la troupe, aux recherches de coproductions, jusqu’aux représentations et à l’après-coup de la création… Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une tournée en Belgique d’un autre spectacle (un succès), les enfants à gérer, les parents à ne pas trop oublier, un enterrement, des fantômes, un cauchemar récurrent…
« Je me demande si ce n’est pas trop », va dire Othello, en proie au doute.

Pas sûr que ce soit lui le personnage principal.
Ni le théâtre, le sujet central.

De doutes en évidences, Othello écoute, observe, accompagne, réagit, s’enthousiasme aussi, il tente de mener son projet au bout… et révèle en creux son entourage foisonnant.
La fiction se déploie et on s’attache aux personnages secondaires dont certains deviennent principaux, comme Fab, le régisseur général à l’accent marseillais, qui rêve secrètement (puis plus secrètement du tout) de monter sur scène pour la première fois, à 47 ans.

C’est une fiction. C’est une forme burlesque. C’est un seul en scène.

Évidemment qu’Othello est une émanation autobiographique d’Alexis Moati.
Mais évidemment il lui échappe, et de plus en plus au cours de l’écriture. Ce n’est déjà plus lui.
Une galaxie de personnages apparaît, dans un travelling avant. Être seul au plateau et pourtant à la fois forcément si nombreux, dit Alexis.

Être toutes ces personnes en même temps, c’est vertigineux et un immense défi pour l’acteur / auteur. Et c’est extrêmement incarné, de l’un à l’autre des deux extrêmes : l’imitation pure et une forme d’abstraction. Aussi, le défi qu’il se donne d’une interprétation de « trop » de personnages, comme pour tenter de saisir l’essence de ce qui fait théâtre ?

Alors de quoi ça parle ?
Oui, du théâtre bien sûr, de ce qui fait théâtre, du collectif, de la puissance de ce collectif, d’une utopie de ce collectif. Et, in fine… de la solitude d’être entouré.

(...)

Donc il y a le théâtre, et il y a le reste.

Alors le champ s’élargit, et surgissent les questionnements d’un siècle en crise, où chacun cherche sa place et sa raison d’exister, de résister. Quoi pour demain ? Que retenir ? Que transmettre ? On ne sait plus du tout. Et de moins en moins en vieillissant. Le contraire d’un bilan, alors qu’on aimerait tant pouvoir en faire un, même un provisoire, même un tout petit… Alors, et la sagesse ? Et la quête du bonheur ?

C’est vertigineux, et c’est irrésistible.

Pierre Laneyrie

Création en février 2027

Distribution :
Texte et jeu : Alexis Moati
Accompagnement artistique et dramaturgique : Pierre Laneyrie
Création lumière et régie : Nicolas Rochette

Production : Compagnie Vol Plané
Coproduction en cours